Le corps et ses enveloppes: de la psychanalyse à la sémiotique du corps.

Auteurs

  • Jacques Fontanille Universidad de Limoges

DOI :

https://doi.org/10.35494/topsem.2004.1.11.311

Résumé

A la recherche des figures sémiotiques du corps, le sémioticien doit emprunter deux voies complémentaires : l’étude des discours concrets, d’un côté, et celle des méta-discours qui, dans les sciences de l’homme, proposent déjà des modèles à forte teneur sémantique.

En psychanalyse, le corps est un foyer d’énergie, de pulsions, à partir duquel le psychisme engendre ses propres frontières. En se fondant sur la notion de «barrières psychiques» proposée par Freud, et conformément à la tradition psychologique et philosophique qui avait élaboré le concept de «cœnesthésie», Didier Anzieu a construit une théorie du «Moi-peau» qui, d’un point de vue sémiotique, comporte deux dimensions principales : (i) celle des fonctions du moi-peau considéré comme une frontière topologique, qui consistent essentiellement à gérer les stimulis, les mouvements et les forces venant de l’extérieur et de l’intérieur du corps sensible, et (ii) celle des «signifiants formels» qui affectent la représentation matérielle et figurative de cette frontière et qui s’«inscrivent» en quelque sorte sur sa surface immatérielle.

L’analyse des propriétés modales et spatiales de cette frontière-enveloppe conduit donc à reconnaître deux figures principales : (i) le contenant, dont les propriétés de compacité, de connexité et de filtre lui permettent s’assurer la maintenance, la contenance et la distinction du Moi, en même temps que tous les tris centrifuges et centripètes qui régulent les échanges avec le non-moi ; et (ii) la surface d’inscription, véritable support pour l’expression sémiotique, sur laquelle les différentes opérations assumées par l’enveloppe laissent des empreintes interprétables.

Le corps-enveloppe (contenant des signifiés, et surface d’inscription des signifiants) n’est qu’une des configurations possibles du corps sémiotique, mais c’est une des principales, car elle permet de relier de manière non formelle les propriétés observables de l’acteur avec celles, immanentes, de l’actant.

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Biographie de l'auteur

Jacques Fontanille, Universidad de Limoges

Profesor de Semiótica en la Universidad de Limoges

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Publiée

2016-03-29

Comment citer

Fontanille, J. (2016). Le corps et ses enveloppes: de la psychanalyse à la sémiotique du corps. Tópicos Del Seminario, 1(11), 103–123. https://doi.org/10.35494/topsem.2004.1.11.311