Un aperçu de la phénoménologie de l’affectivité chez Merleau-Ponty

Résumé

Dans l’oeuvre de Merleau-Ponty, il n’y a pas d’élaboration systématique d’une phénoménologie de l’affectivité. Cependant, il est indéniable que l’auteur, tout au long de sa production, a recours à des descriptions de caractère affectif, telles que la douleur ou le plaisir, les émotions ou les sentiments. L’hypothèse que nous développons dans les lignes qui suivent cherche à montrer qu’il est clair pour cet auteur, dès le début de son oeuvre, que la vie humaine, dans ses différentes modalités, est affectée par une couche primordiale : le ressentir qui, au cours de ces dernières années, sera interprété comme l’inconscient. La conception de l’inconscient comme ressentir à partir de la perception ratifie l’esthésiologie qui met en évidence le caractère libidinal aussi bien du corps propre que du corps d’autrui. Selon ce qui précède, cet article propose tout d’abord de décrire la perception érotique dans le but de montrer comment la « surveillance anonyme des sens », de notre sexualité ou de nos rêves, permet l’élaboration de nos relations humaines. Ensuite, la description du « rêve prémonitoire » (Freud) qui permet d’illustrer le ressentir comme une nuance symbolique de nos relations affectives avec les autres et finalement, comment ce ressentir est une expression de la chair.