De la sacralisation à la lecture : une approche énonciative de la Bible
DOI :
https://doi.org/10.35494/topsem.2009.2.22.214Résumé
En dépit des expressions courantes, il n’est pas sûr que le
christianisme fasse partie des « religions du livre », et que la
Bible soit à considérer comme un « texte sacré ».
« L’Ecriture est parole de Dieu » : cette expression paradoxale
et traditionnelle, associant « écriture » et « parole »,
vient sans doute limiter le caractère « sacré » du texte en
l’installant dans la dynamique d’une énonciation qui concerne
tout à la fois la structure du corpus biblique, et les modalités de
sa réception. Il sera intéressant de voir comment la réflexion
sémiotique sur l’énonciation permet de rendre compte de
cette dynamique.
On connaît le caractère composite et divers du corpus
biblique, avec la multiplicité des « livres » qui le composent,
mais, concernant le corpus chrétien, il faut rendre compte de la
coupure radicale qui traverse et organise l’ensemble, entre les
livres de l’ « ancien testament » et les écrits du « nouveau
testament ». On pourra montrer comment la sémiotique littéraire
permet de décrire les effets de sens de cette structure textuelle
singulière. L’herméneutique chrétienne traditionnelle s’est
attachée à faire de cette particularité structurelle un principe
d’interprétation ; elle engage une théorie originale de l’énonciation
autour des notions d’inspiration, d’accomplissement et
de référence.
On se proposera dans cet article de revisiter, à partir de la
sémiotique, ces propositions anciennes et de montrer comment
la Bible, se présentant comme un texte à lire, résiste à une
objectivation sacralisante et engage, à partir de la lecture, une
instauration énonciative du sujet.
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